Après le décès de notre regrétter compatriote,soeur...Katoucha,un des grands écrivains guinéens Mr Monénenbo, lui a rendu un dernier hommage à travers sa plus dont nous tirons l'extrait du site
www.ondes-guinee.infoNous femme de guinée et d'ailleurs lui promettons de continuer le combat qu'elle avait entrepris à savoir interdire l[color=red]'excision [color=black]des femmes dans certains pays .Cette pratique subi par les femmes est l'une des pires choses destructrices pour elles sur biens des plans.paix à son âme,et la lutte doit continuer pour un meilleur épanouissement de la femme tout cour.
07.03.08 21:59 Il y a: 7 days
Katoucha, sourire et deuil (Par Tierno Monénembo)
L’Amérique a eu Marilyn Monroe, la Guinée, Katoucha Niane. Quels liens entre la pulpeuse blonde de Certains l’aiment chaud et la fine libellule de Guinée ? La féminité tout d’abord !
Une féminité ardente, magnétique, absolument irrésistible, qui concentre sur elle tous les regards, toutes les envies et tous les drames. Des yeux de rêve, des silhouettes affriolantes, des jambes interminables et des sourires d’éternelles gamines qui resteront dans nos souvenirs comme les cadeaux de notre vie, et les symboles de notre époque.
La célébrité, ensuite !
Une célébrité que rien ni personne ne laissait prévoir ! Elles sont nées toutes les deux loin des paillettes et des flonflons, des sunlights et des podiums. La première nous vient d’une obscure monteuse de cinéma à la santé fragile (au physique comme au mental), qui accumula le long de sa tumultueuse vie, les liaison sentimentales sans lendemain (donc les enfants de pères différents). La seconde descend d’un rigoureux et fort respectable universitaire très éloigné du monde léger et tapageur des stars et des médias. C’est l’ironie du sort qui a fait de Norma Jeane Baker Mortenson, Marilyn Monroe et de Kadiatou Niane, Katoucha. C’est le hasard le plus insensé qui a propulsé ces deux timides jeunes filles au-devant de la scène, ce redoutable endroit couvert de vapeurs nocives et peuplé de monstres. Bref, c’est ce farceur de destin qui a transformé ces délicates poupées en divinités modernes ; ces demoiselles anonymes en femmes désirées par le monde entier et inoubliables à jamais.
Le tourment, enfin !
Le tourment, ce sacré, ce diabolique tourment qui sait si bien ronger les mystiques et les vagabonds, les belles femmes et les poètes ! Marilyn et Katoucha furent d’abord et avant tout des êtres de solitude et de tourment. Certes, elles furent belles, l’une et l’autre, riches, l’une et l’autre, célèbres, l’une et l’autre, mais frustrées toutes les deux, terriblement frustrées, côté paix du cœur et tranquillité de l’âme. Oui, le chemin de la gloire est abrupt et bordé de précipices. Il est mortel de l’emprunter sans se munir au préalable de griffes de rapace et de crocs de loup-garou. Dallas, hélas, ce n’est pas qu’au cinéma. Ce que - ironie du vocabulaire ! - on appelle « le beau monde » est un monde bien cruel : on y compte les amis en dollars et les amoureux s’y confondent souvent avec les donjuans et les escrocs. Les anges, de ce fait, y perdent vite leurs ailes et les tourterelles, leurs plumes !
La ressemblance s’arrête là : Marilyn fut une femme, une vraie, une actrice, une vraie, mais elle ne fut que cela. Katoucha, elle, fut bien plus qu’un corps, bien plus qu’une image. Elle fut surtout une âme, une âme éprise d’absolu et de liberté : une âme de poète. Si les robes allaient merveilleusement à ce splendide mannequin, elles ne pouvaient suffire à exprimer la complexité de son être. Quelque part en elle, très loin en elle, dans cette région obscure de l’être, qui échappe à la morale et à la raison, se cachait la vraie Katoucha. Une Katoucha poétique et mystérieuse (mystérieuse aussi bien pour nous que pour elle) que nos regards lubriques et nos chuchotements de bigots ne pouvaient évidemment cerner. Nous ne pouvions la comprendre, elle ne pouvait nous comprendre : d’où sa solitude et ses excès. Excès de beauté, excès de souffrance, excès de liberté, excès de désir et de frustrations… ! Comment mon dieu, quand on est une femme, se faire un chemin entre une Afrique qui interdit tout et une Europe où la délivrance bien souvent débouche sur l’abîme ?...
Ce William Sassine en jupons (plus souvent qu’en pagnes) a pris, malgré elle, la valeur d’un emblème. Plus que la beauté légendaire de la femme guinéenne, c’est la Guinée elle-même qu’elle incarne à présent. Au fond, elle a toujours ressemblé au pays : passionnée et passionnante, rebelle et désemparée, sublime et tragique.
Tierno Monénembo
Source :
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